La saison
2012-2013 laisse derrière elle de nombreux enseignements. Dans le gotha du
football mondial, le Barca, qui survol l’élite depuis 6 ans, a montré cette
saison un déclin annoncé. Pour la première fois, les blaugranas ont été
surclassés. Habitués à dominer techniquement et tactiquement leurs adversaires,
c’est surtout physiquement que l’écart s’est imposé aux yeux du monde. Même son
de cloche en équipe nationale où nous avons récemment assisté à la fin d’une
domination, à la fin d’un règne. La aussi, ce sont exactement les mêmes
marqueurs qui sont apparus.
Ces deux
équipes ont toujours eu la main mise grâce à leur milieu de terrain historique.
Si Busquets est le garant de l’impact physique à la récupération, Xavi et Inesta,
les deux milieux « architectes », étaient les acteurs principaux de
la conservation du ballon et du travail de sape de l’adversaire. Telle une
équipe de handball, leur justesse technique et leurs mouvements entre les
lignes ont su déséquilibrer de nombreux blocs défensifs. Pour se faire, il faut
une condition physique exceptionnelle. L’activité sans ballon est primordiale
et c'est la multiplicité des efforts qui créent des espaces et des décalages.
C’est sur ce point précis que Xavi est entrain de poser problème. Cette saison
est un indice certain de son déclin inéluctable. Lui qui a accumulé un nombre
de matchs rarement égalé au cours des ces dernières années commence à tirer la
langue. Les petits pépins physiques apparaissent et la répétition des efforts
se fait de plus en plus difficilement. A 33 ans, il est clair que ses plus
beaux jours sont derrière lui. Si Inesta (29 ans) est toujours aussi
impressionnant, nous avons vu que cela ne suffit plus contre une équipe comme
le Bayern ou le Brésil.
Le système de
jeu en 4-3-3, « breveté » Barcelone, est utilisé par toutes les
équipes espagnoles en formation. Aurait-il fallu mieux organiser la succession
de Xavi ? Un joueur aussi brillant et prometteur que Thiago Alcantara
aurait-il mérité plus de temps de jeu l’an dernier ? Barcelone est entrain
de faire la même erreur qu’avec Fabregas. Lorsqu’il est revenu à Barcelone, son
club formateur, le club a payé le prix fort tandis que Thiago avait été appelé
en A (en ayant moins d’une dizaine de matchs à son actif en équipe première).
Une chose est sure, si son départ annoncé du coté de Munich advenait, ce
serait un gros échec pour Barcelone. Isco est au Real, Mata a prolongé à
Chelsea, Il reste toujours Silva… C’est d’ailleurs à Fabregas que devrait revenir
la charge. Lui, qui a souvent migré entre l’attaque et le milieu, pourrait se
stabiliser en vrai relayeur. C’est la tendance. Barcelone s’étant plus
concentré sur le trio offensif dans son recrutement. Avec Neymar-Messi-Pedro
devant, le milieu Busquets-Fabregas-Inesta, il ne manquera plus qu’un défenseur
central pour remettre Pique sur de bons rails. Un complément à l’impact
physique supérieur, plus rapide aussi que Pique. Ce n’est pas pour rien que
David Luiz est ciblé. Sans parler de sa coupe de cheveux, il se rapproche le
plus des qualités de Puyol. Il devra tout de même gommer ses sautes de
concentration. Une chose est certaine, le Barca procède toujours de la même
manière. Lorsque le club est en difficulté sportivement, ils dépensent beaucoup
d’argent. Ils le font une fois et ensuite font du bricolage pendant 4 ans.
C’est comme ca qu’ils construisent leurs cycles.
Il y a moins
d’inquiétudes pour la Roja avec les noms cités préalablement mais on sait qu’un
joueur de sa classe ne se remplace pas numériquement. Il faudra que les Mata,
Silva, Isco et Thiago Alcantara élèvent sensiblement le niveau. Xavi a fini trois fois sur le podium du ballon d’or mais il n’est pas éternel. Celui qui a
illuminé une époque, celui qui a été un acteur clé dans une énième révolution
tactique et technique du football est proche de la sortie. Il faut sans cesse
se préparer à laisser partir les joueurs que nous adorons. Demain Xavi, Lampard
et Buffon s’effacerons, d’autres arriveront. C’est aussi pour ca que nous
aimons tant le football.