jeudi 11 juillet 2013

Xavi, la fin d'un règne.


  La saison 2012-2013 laisse derrière elle de nombreux enseignements. Dans le gotha du football mondial, le Barca, qui survol l’élite depuis 6 ans, a montré cette saison un déclin annoncé. Pour la première fois, les blaugranas ont été surclassés. Habitués à dominer techniquement et tactiquement leurs adversaires, c’est surtout physiquement que l’écart s’est imposé aux yeux du monde. Même son de cloche en équipe nationale où nous avons récemment assisté à la fin d’une domination, à la fin d’un règne. La aussi, ce sont exactement les mêmes marqueurs qui sont apparus.

  Ces deux équipes ont toujours eu la main mise grâce à leur milieu de terrain historique. Si Busquets est le garant de l’impact physique à la récupération, Xavi et Inesta, les deux milieux « architectes », étaient les acteurs principaux de la conservation du ballon et du travail de sape de l’adversaire. Telle une équipe de handball, leur justesse technique et leurs mouvements entre les lignes ont su déséquilibrer de nombreux blocs défensifs. Pour se faire, il faut une condition physique exceptionnelle. L’activité sans ballon est primordiale et c'est la multiplicité des efforts qui créent des espaces et des décalages. C’est sur ce point précis que Xavi est entrain de poser problème. Cette saison est un indice certain de son déclin inéluctable. Lui qui a accumulé un nombre de matchs rarement égalé au cours des ces dernières années commence à tirer la langue. Les petits pépins physiques apparaissent et la répétition des efforts se fait de plus en plus difficilement. A 33 ans, il est clair que ses plus beaux jours sont derrière lui. Si Inesta (29 ans) est toujours aussi impressionnant, nous avons vu que cela ne suffit plus contre une équipe comme le Bayern ou le Brésil.

  Le système de jeu en 4-3-3, « breveté » Barcelone, est utilisé par toutes les équipes espagnoles en formation. Aurait-il fallu mieux organiser la succession de Xavi ? Un joueur aussi brillant et prometteur que Thiago Alcantara aurait-il mérité plus de temps de jeu l’an dernier ? Barcelone est entrain de faire la même erreur qu’avec Fabregas. Lorsqu’il est revenu à Barcelone, son club formateur, le club a payé le prix fort tandis que Thiago avait été appelé en A (en ayant moins d’une dizaine de matchs à son actif en équipe première). Une chose est sure, si son départ annoncé du coté de Munich advenait, ce serait un gros échec pour Barcelone. Isco est au Real, Mata a prolongé à Chelsea, Il reste toujours Silva… C’est d’ailleurs à Fabregas que devrait revenir la charge. Lui, qui a souvent migré entre l’attaque et le milieu, pourrait se stabiliser en vrai relayeur. C’est la tendance. Barcelone s’étant plus concentré sur le trio offensif dans son recrutement. Avec Neymar-Messi-Pedro devant, le milieu Busquets-Fabregas-Inesta, il ne manquera plus qu’un défenseur central pour remettre Pique sur de bons rails. Un complément à l’impact physique supérieur, plus rapide aussi que Pique. Ce n’est pas pour rien que David Luiz est ciblé. Sans parler de sa coupe de cheveux, il se rapproche le plus des qualités de Puyol. Il devra tout de même gommer ses sautes de concentration. Une chose est certaine, le Barca procède toujours de la même manière. Lorsque le club est en difficulté sportivement, ils dépensent beaucoup d’argent. Ils le font une fois et ensuite font du bricolage pendant 4 ans. C’est comme ca qu’ils construisent leurs cycles.

  Il y a moins d’inquiétudes pour la Roja avec les noms cités préalablement mais on sait qu’un joueur de sa classe ne se remplace pas numériquement. Il faudra que les Mata, Silva, Isco et Thiago Alcantara élèvent sensiblement le niveau. Xavi a fini trois fois sur le podium du ballon d’or mais il n’est pas éternel. Celui qui a illuminé une époque, celui qui a été un acteur clé dans une énième révolution tactique et technique du football est proche de la sortie. Il faut sans cesse se préparer à laisser partir les joueurs que nous adorons. Demain Xavi, Lampard et Buffon s’effacerons, d’autres arriveront. C’est aussi pour ca que nous aimons tant le football. 

vendredi 5 juillet 2013

L'Equipe de France en grand danger !



  Le classement FIFA a été dévoilé hier, comme tous les mois. La France y occupe le 23ème rang, loin derrière les grandes nations du football actuel mais ce n’est pas tout. Des nations comme le Pérou, le Chili, les Etats-Unis, la Bosnie ou encore la Grèce sont désormais mieux classées que nous. Un très mauvais présage en vue de la Coupe du Monde 2014.

  Nous ne sommes pas encore au Brésil et le chemin pour y arriver présente de nombreux obstacles. Premier objectif, terminer deuxième de notre groupe. Pour cela, il faudra éviter les pièges de la Biélorussie à l’extérieur et celui de la Finlande à domicile (l’Espagne n’a pu faire mieux que match nul contre la Finlande). Si nous terminons second de notre groupe, il faut espérer qu’un des huit autres groupes possède un nombre de points inférieur au notre, ce qui devrait être le cas. Ensuite, la règle est simple. Les quatre équipes ayant le meilleur classement FIFA ne peuvent s’affronter.

  C’est ici même que le plus gros problème intervient. En effet, trois places sur quatre sont déjà pratiquement distribuées à des équipes mieux classées que la France. Dans le groupe A, la Belgique (10) et la Croatie (8) se disputent la tête. Dans le groupe F, le Portugal (7) devrait terminer derrière la Russie (17). Enfin dans le groupe G, Le ticket de jouera entre la Bosnie (14) et La Grèce (11). Il ne reste donc qu’une place pour les têtes de séries et pour l’instant, l’Angleterre (15) est en grande difficulté face au Monténégro (28) et à l’Ukraine (28). Vous l’aurez compris, si l’Angleterre termine deuxième de son groupe, le match de barrage se jouera contre une équipe redoutable. Et ce n’est pas fini ! Si l’Equipe de France se qualifie pour la Coupe du Monde l’été prochain, elle devrait théoriquement se retrouver dans le troisième chapeau…

  Autre motif d’inquiétude, le niveau de jeu proposé par l’Equipe de France. Cette saison restera, en terme de résultats, une des pires depuis 20 ans. Quatre défaites sur les cinq derniers matchs, une seule victoire contre une grande nation (en Italie), peu de buts marqués et une faible identité de jeu. Tactiquement, l’équipe a évoluée en 4-4-2, en 4-2-3-1 et en 4-3-3 avec au final, aucunes certitudes. En défense, la ligne de quatre n’a jamais été deux fois la même. Aucune charnière centrale n’a été, ou ne s’est, établie. Au milieu, hormis Matuidi, le faible rendement de Cabaye laisse désormais deux places de titulaire à prendre. Devant, Benzema et Giroud ne marquent pas ou très peu. Dans le jeu, en terme de créativité, aucun style de jeu ne se dégage. Il n’y a aucune prise de risque, les joueurs ne tentent pas grand-chose et notre secteur offensif manque d’agressivité. On a l’impression, comme sous l’ère Domenech, que la tactique est de ne pas prendre de but et d’attendre l’exploit personnel d’untel ou untel. Cependant, Ribery commence à trouver de la continuité dans ses performances, le milieu de terrain possède un atout physique très performant (Matuidi, Pogba, Capoue) et la nouvelle génération est entrain naturellement de s’intégrer. Mais c’est pour le moment trop insuffisant.

  Et pourtant les joueurs sont la, sur le papier. Lorsque l’on regarde les noms (Ribery, Benzema, Varane, Lloris, Koscielny, Sagna, Clichy, Pogba) et leurs clubs respectifs (Bayern, Real Madrid, Tottenham, Arsenal, Manchester City, Juventus), comment pouvons nous être à ce point dans le rouge ? Tout n’est pas à mettre sur le dos de Didier Deschamps. Les joueurs ont eux aussi leur part de responsabilité. Mais où en est le génération dorée 87, les Benzema, Nasri, Menez et Ben Arfa ? Ceux qui devraient être les leaders techniques de la sélection sont ils (encore) responsables de notre réel niveau de performance ?

  A force de vouloir tout le temps tout changer, la FFF et la DTN possèdent leurs torts. Les guerres en internes ont, une énième fois, redistribué les cartes. Les nouveaux dirigeants ont placés leurs hommes. Tout a, encore une fois, changé l’an dernier et aujourd’hui le constat est criant : il n’y plus aucune continuité dans l’entité Equipe de France.

  Malgré tout cela, nous continuerons à soutenir notre équipe, nous les critiquerons encore et encore, nous nous réunirons à chaque match et nous espérerons toujours. Pour l’instant espérons que le déclic ait lieu et vite. Le temps presse et les jokers n’existent plus, la faute à une trop longue période chaotique.