mardi 23 février 2016

Verratti, successeur naturel de Motta devant la défense.







  Thiago Motta est, sans aucun doute, la plus grande réussite tactique de Laurent Blanc au Paris Saint Germain. Lui qui était auparavant était utilisé comme milieu relayeur est devenu la véritable clé de voute du système de jeu parisien. On a souvent entendu dire qu’il était le garant du contrôle de l’équipe ou encore que, sans lui, le PSG était orphelin de son identité. Thiago Motta aura bientôt 34 ans, combien de matchs de très haut niveau lui reste-t-il ? Il n’est plus rare de le voir dans la difficulté pour combler les espaces sur les attaques rapides adverses. Ce fut flagrant contre Chelsea, un peu moins au Vélodrome. Dès lors que l’adversaire parvient à percer le milieu de terrain parisien, l’animation défensive a de plus en plus de mal à fermer le jeu adverse.


  Le club en est conscient. C’est pourquoi l’été dernier, il fut déjà question, avant son transfert avorté à l’Atletico Madrid, de le remplacer. Mais la direction sportive s’est retrouvée face à un problème de taille : comment le remplacer sans perdre en qualité technique dans le milieu à trois. Thiago Motta possède des capacités rares à ce poste. Une technique au dessus de la moyenne, une passe remarquable mais aussi et surtout une grande intelligence de jeu naturelle. La combinaison de ces trois forces réduit malheureusement son profil à peu de joueurs, généralement en fin de carrière (Xabi Alonso, Pirlo), ou alors dans des clubs qui ne sont pas vendeurs (Sergio Busquets, Javi Martinez). Le club s’est alors penché sur deux joueurs pouvant potentiellement atteindre ce niveau la : Ilkay Gundogan et William Carvalho. Pour plusieurs raisons, principalement physiques pour le premier et techniques pour le second, le choix s’est alors porté sur une prolongation de Motta.


  Derrière cette décision, une logique est ressortie. A moyen terme, Verratti sera le successeur de Motta devant la défense. Rien de plus naturel pour celui qui est considéré comme le nouveau Pirlo dans son pays. C’est d’ailleurs à ce poste la que l’utilisait Carlo Ancelotti. Le faire reculer sur le terrain ne serait pas une hérésie statistiquement (seulement 4 passes décisives en 26 matchs cette saison et 3 buts en 156 matchs au club). A l’heure où il paraît évident que le club cherche à recruter deux joueurs sur la ligne d’attaque en cas de départ d’Ibrahimovic ou Cavani et après celui de Lavezzi, il ne faut pas s’attendre à beaucoup de mouvements au milieu. C’est pourquoi, avec six joueurs pour trois postes, l’effectif paraît suffisamment fourni numériquement.
Je dis bien six joueurs. Parce qu’avec Motta, Verratti, Matuidi, Rabiot et Stambouli, il y a bien Javier Pastore. Blanc veut voir Pastore au cœur du jeu. Il l’a répété à plusieurs reprises, il le préfère face au jeu plutôt qu’excentré sur un coté. Techniquement, le milieu à trois ne serait pas affaibli. Il y aussi Rabiot qui ne cesse de progresser et dont l’ambition est affichée ouvertement. C’est d’ailleurs la seconde hypothèse pour prendre la place de Motta. Mais pour le moment, le staff a encore trop d’incertitudes concernant son impact physique et son manque d’expérience dans un poste qui demande beaucoup de maîtrise tactique. Lors de la première journée de championnat cette saison c’est lui qui avait été titularisé à la place de Motta mais deux cartons jaunes plus tard en 28 minutes de jeu ont semé le doute dans les têtes parisiennes. De plus sa capacité à se projeter vers l’avant conforte ce choix tactique. Rabiot a de l’avenir mais comme milieu relayeur.


  A moins qu’une opportunité n’apparaisse sur le marché des transferts, le raisonnement à moyen terme des dirigeants et du staff technique est pensé et défini. Il faudra se faire à l’idée voir partir, progressivement, ces champions que sont Ibrahimovic, Motta et Maxwell. D’autres à l’image de Verratti, Thiago Silva et Di Maria écrivent déjà la suite.



  Les joueurs ne sont que de passage, le club reste.

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